Diabète et cicatrisation des plaies
Vivre avec le diabète signifie faire particulièrement attention en cas de plaies cutanées, car elles peuvent avoir tendance à cicatriser plus lentement [1,2,3,4,5]. Pourquoi cela se produit-il ? Existe-t-il des recommandations pour favoriser la cicatrisation des plaies ? Poursuivez la lecture pour découvrir les réponses à ces questions.
Les différents stades de la cicatrisation
La cicatrisation des plaies est un processus de réparation naturel que le corps déclenche spontanément lorsque la peau a subi une lésion [1,2,4].
Le processus de réparation des plaies cutanées se divise en plusieurs étapes :
- hémostase (formation d’une croûte de sang coagulé recouvrant la surface de la plaie pour arrêter le saignement), qui commence immédiatement après l’apparition de la lésion ;
- inflammation (un grand nombre de cellules de défense sont envoyées pour nettoyer la plaie et la protéger de l’infection), qui survient peu après la fin de la première étape ;
- reconstruction/prolifération (formation de nouveaux vaisseaux sanguins et cellules cutanées pour reconstruire un nouveau tissu temporaire), qui commence environ trois jours après la lésion cutanée initiale ;
- remodelage/maturation (formation de tissu cicatriciel et amélioration de son aspect final), qui débute généralement après 2 à 3 semaines et peut parfois durer plusieurs années, tandis que la structure cutanée retrouve progressivement son état avant la lésion, dans la mesure du possible [1,2,3,5].
Un large éventail de cellules et de molécules différentes sont impliquées dans chacune de ces étapes et travaillent ensemble pour réparer la peau [2,3,4,5].
Le diabète peut-il affecter la cicatrisation des plaies?
La cicatrisation des plaies est un processus complexe qui n’est pas encore tout à fait compris [1,2,5]. Cependant, de nombreuses études biologiques et cliniques ont permis de mieux comprendre ce qui peut avoir un impact négatif sur les différents stades de la cicatrisation des plaies cutanées [2]. Il a été montré que le diabète, en particulier, peut ralentir la cicatrisation des plaies [1,2,3,4,5].
Les études montrent que l’hyperglycémie peut causer au fil du temps, des lésions aux gros et petits vaisseaux sanguins. Cela peut, à son tour, entraîner une diminution de la circulation sanguine, fournissant un apport insuffisant d’oxygène au site de la plaie. Cela peut être préjudiciable à la cicatrisation des plaies, car la plupart des étapes du processus nécessitent de grandes quantités d’oxygène [1,2,3,4].
Chez les diabétiques, on peut observer une réduction de la production en quantité suffisante de cellules et de molécules qui favorisent la cicatrisation des plaies et défendent l’organisme contre les infections, et elles peuvent également présenter une capacité réduite à se multiplier et à fonctionner normalement [1,2,3,4,5].
Diabète : comment favoriser la cicatrisation chronique des plaies
Comme les études indiquent que le déséquilibre glycémique entraîne une cicatrisation des plaies plus lente et plus difficile, il est recommandé d’essayer de gérer votre diabète aussi soigneusement que possible [3,5].
Plusieurs études ont également montré qu’il existe plusieurs façons de favoriser la cicatrisation des plaies cutanées, notamment :
- se mettre en position de repos pour éviter d’exercer une pression sur la plaie ;
- traiter toute infection avec des antibiotiques appropriés prescrits par votre professionnel de santé ;
- faire pratiquer des soins spécifiques par un(e) infirmier(ère) : débridement régulier de la plaie (retrait des tissus morts ou infectés) et/ou utilisation de pansements appropriés [3,4,5].
Dans la vie quotidienne, il est également recommandé de limiter, si possible, les facteurs qui peuvent ralentir le processus de cicatrisation. En effet, des études ont montré que le stress et ses affections associées (anxiété et dépression), une consommation excessive d’alcool et de tabac et une carence en certains nutriments (protéines, lipides, vitamines A, C, E et minéraux tels que le magnésium, le zinc, le fer et le cuivre) peuvent entraver la cicatrisation et vous rendre plus sujet aux infections [2].
Les références
- U.A. Okonkwo and L.A. DiPietro. Diabetes and Wound Angiogenesis. Int. J. Mol. Sci. 2017, 18, 1419; doi:10.3390/ijms18071419.
- S.Guo and L.A. DiPietro. Factors affecting wound healing. J Dent Res 89(3):219-229, 2010. doi: 10.1177/0022034509359125.
- E.Tsourdi et al. Current aspects in the pathophysiology and treatment of chronic wounds in diabetes mellitus. Biomed Res Int, April 2013;2013:385641. doi: 10.1155/2013/385641
- H Brem and M. Tomic-Canic. Cellular and molecular basis of wound healing in diabetes. J. Clin. Invest. 117:1219–1222 (2007). doi: 10.1172/JCI32169.
- G.Han and R.Ceilley. Chronic Wound Healing: A Review of Current Management and Treatments. jan. 2017. Adv Ther (2017) 34:599–610. doi: 10.1007/s12325-017-0478-y.